• Où sont les Congolais ?

    Où sont les Congolais ?Où sont les Congolais ? Voici la question qui m’a été posée par un CRS posté devant l’Ambassade du Congo en France, samedi 09 juin dernier. Je lui ai répondu : « Ils sont chez eux en train de préparer leur semoule et leur ‘Pondou’, de préparer leur sortie en boîte de nuit où ils exhiberont leurs dernières

    Où sont les Congolais ? Voici la question qui m’a été posée par un CRS posté devant l’Ambassade du Congo en France, samedi 09 juin dernier. Je lui ai répondu : « Ils sont chez eux en train de préparer leur semoule et leur ‘Pondou’, de préparer leur sortie en boîte de nuit où ils exhiberont leurs dernières chaussures ‘Weston’ et autres ’griffes’ vestimentaires qu’ils ont souvent acquis au prix d’effort excessif ». J’ai également rajouté que ce soir ils danseront sur des musiques stupides où l’on glorifiera ‘Otsombé’ et toute sa marmaille d’enfants, neveux, beau-fils et belles filles.

    Puis ils se tordront en quatre et feront des roulades quand le ‘Atalaku’ lancera le cri fétiche ‘Jean François Ndengué est là !’ Ou encore ‘Jean François Dengué non coupable !’. Eh oui ! C’est leur façon de rendre hommage aux ’Disparus du Beach’.

    Pris de honte face à la question posée j’ai expliqué à ce CRS qu’ils ne doivent pas se tromper car les Congolais sont solidaires. Tous les samedis en région parisienne, il y a des veillés mortuaires en souvenir des parents et proches décédés au Congo. A ces retrouvailles, les gens sont plus nombreux que dans les ‘manif’.

    On se serre à l’intérieur des appartements parisiens, en frôlant l’étouffement, au nom de la solidarité africaine ; Certains louent des salles qu’ils arrivent à remplir sans difficulté. Ces soirées mortuaires sont souvent agrémentées par de la bonne musique religieuse, des beignets de toute sorte, quelques fois de la nourriture, de la bonne bière glacée. On peut même faire des rencontres agréables. Les Congolais profitent souvent de ces veillés pour discuter politique. Les argumentations sont souvent de qualité professionnelle et n’ont rien à envier à Ségolène et Nicolas.

    Pour me justifier en restant digne, j’ai également indiqué au CRS que les Congolais sont des fervents chrétiens adeptes des ‘Eglises de réveil’ ou plutôt de ‘sommeil’ dans lesquelles ils vont rechercher la paix intérieure, la clémence du seigneur comme si cette paix de l’âme était possible quand on apprend qu’au Congo, quatrième pays producteur de pétrole africain, on meurt de choléra, de Sida, de Paludisme, les hôpitaux sont des mouroirs à ciel ouvert, il n y a pas d’eau ni d’électricité.

    Non satisfait de mes réponses, le CRS m’a posé la question qui tue : « Pourquoi les Congolais sont-ils plus attirés par des manifestations où ils pourront boire, manger, danser et prier plutôt que par celles liées à l’intérêt général et public » ?

    Je lui ai répondu que tous les Congolais installés en France ont des parents et amis qui agonisent tous les jours au Congo, mais ils sont incapables de venir l’exprimer devant l’Ambassade de leur pays quand on les appelle à se mobiliser. Ensuite J’ai rajouté que la famille Sassou dispose de biens immobiliers en France et tout le monde sait où les localiser, mais personne ne manifeste pour attirer l’attention des autorités françaises sur l’hypertrophie du parc immobilier des dirigeants congolais en France. Ces dignitaires du régime aspirent d’ailleurs à faire bénéficier le Congo de l’initiative pays pauvre très riche, pardon ! Très endettés.

    Le CRS est revenu à la charge en me disant : « Vous ne répondez pas à ma question ». J’ai dû rétorquer que les Congolais sont dans la nouvelle désespérance, ils ont abdiqué en acceptant de s’incliner à jamais devant sa majesté Sassou 1er. Et surtout comme Senghor le disait ‘l’émotion est nègre’ ; Notre propension à l’émotion nous pousse à aimer boire, manger, danser, plutôt qu’à manifester ou à se révolter.

    Le CRS de la république française m’a rétorqué au vu de mes réponses : « Il faut arrêter de vous plaindre sur la situation de votre pays dans les ‘ngandas’, les ‘veillés’ et les ‘églises’. Venez dans les manifestations publiques, c’est plus efficace. Je comprends que les Congolais de l’intérieur aient peur des ‘Cobras’. Mais vous les Congolais de France, vous n’avez pas à avoir peur des CRS car même si ‘CRS’ et ‘Cobras’ commencent par la même lettre, ce sont deux entités incomparables ».

     

    Enfin le CRS m’a donné un message final à vous transmettre : Mobilisez-vous pour sortir le Congo de sa décadence actuelle. Mobilisez-vous pour reconstruire votre République bafouée. Devenez tous acteurs de vos destins pour un nouveau Congo tourné vers la démocratie et le développement. J’ai répondu avec un léger sourire : Merci monsieur le CRS.

    NB : Cette histoire est une fiction.

     
    « Ne nous voilons pas la face sur l'ethnie.Mon dernier cauchemar. »