• Message de Aimé Matsika à Sassou Nguesso

    IAIME MATSIKA ENVOIE UN MESSAGE A SASSOU ET AU PCTl y a 14 ans, le 19 août 2000, en la personne de Mr. Aimé MATSIKA, nous avions remis au Président Denis SASSOU NGUESSO un ensemble de propositions intitulé « Sortie de crise en République du Congo Brazzaville » dont la clé de voûte est le recours à une CONSTITUTION qui doit refonder l’Etat Nation au Congo Brazzaville par une CONVENTION DU « VIVRE ENSEMBLE », un CONTRAT de CONCORDE NATIONALE.

    Monsieur Le Président, Mesdames et

    Messieurs, Votre parti vient d’ouvrir un débat public sur la révision de la constitution.

    Il y a 14 ans, le 19 août 2000, en la personne de Mr. Aimé MATSIKA, nous avions remis au Président Denis SASSOU NGUESSO un ensemble de propositions intitulé « Sortie de crise en République du Congo Brazzaville » dont la clé de voûte est le recours à une CONSTITUTION qui doit refonder l’Etat Nation au Congo Brazzaville par une CONVENTION DU « VIVRE ENSEMBLE », un CONTRAT de CONCORDE NATIONALE librement négocié entre toutes les composantes ethniques de l’unité nationale, les anciens peuples dépossédés de leur souveraineté par l’ordre colonialiste. Car il s’agit bien de guérir l’Etat nation du Congo Brazzaville de sa malformation de naissance qui est la source originelle des principaux contentieux socio politiques dont souffrent les Congolais en particulier et l’Afrique mal « décolonisée » en général.

    Cet acte de restauration de la souveraineté des anciens peuples sûrement millénaires (Tékés, Loango, Kongo etc.) et de refondation du PEUPLE CONGOLAIS - en chantier de construction - suffit légitimement, historiquement et globalement à justifier la convocation d’une CONSTITUANTE représentative de toutes les composantes ethniques des peuples concernés en « République du Congo Brazzaville ».

    En résumé voici les sujets qu’aborde globalement «  Sortie de Crise en République du Congo Brazzaville » :

    1.- Place et rôle des détenteurs de la souveraineté des anciens peuples, les COURONNES Téké, Kongo, Loango et de la Chefferie ethnique Traditionnelle dans la Constitution de l’Etat Nation de la République du Congo Brazzaville. Il est proposé un CONSEIL Présidentiel de SOUVERAINETE et de CONCORDE NATIONALE ; observatoire et censure de la pratique du Chef de l’Etat en matière d’UNITE ET DE CONCORDE NATIONALES, véritable contre-pouvoir, il comprend entre autres les Représentants des Couronnes royales au Congo Brazzaville.

    2.- Exercice de la DEMOCRATIE et GOUVERNEMENT par la MAJORITE PARLEMENTAIRE acquise à la Chambre des Représentants des Entités Ethniques composantes de l’unité et de la Concorde nationales.

    3.- Partage du pouvoir entre l’Etat et les Entités Ethno Régionales autonomes (autonomie politique, culturelle, économique dont la fiscalité et la Trésorerie). Gouvernorat des Entités Ethno-régionales autonomes constituées en Pôle de développement régional.

    4.- Loi des Finances et de Partage. Partage du produit financier des richesses naturelles nationales entre l’Etat et les Entités ethno régionales autonomes constituées en pôle de développement régional.

    L’œuvre de refondation de la nation congolaise et de réconciliation nationale ne peut être réalisée que par une conscience nationale apaisée et volontaire des politiques et de principaux dirigeants des foyers d’opinion de la société civile, des associations professionnelles, cultuelles et culturelles.

    Une conscience nationale apaisée est produite par un règlement équitable préalable de tous les contentieux faits de morts et ou de destructions des biens meubles et immeubles non réparés et ou non dédommagés qui enveniment les rapports des citoyens avec leurs dirigeants de l’Etat et de la politique. Il faut du temps pour la concertation et le dialogue de tous ces acteurs « ouvriers » du chantier de la refondation et de la réconciliation pour s’accorder et exécuter les décisions prises par consensus.

    Cette conscience nationale éclairée et la volonté politique qu'elle engendre s'expriment et se mettent à l'œuvre par un gouvernement de consensus.

    5.- Le Gouvernement, Exécutif du consensus, est composé des partis politiques et des associations représentées à l’Assemblée Nationale à l’issue des élections réellement loyales et transparentes avec un quantum électoral équitable fixé à l’issue d’un recensement incontestable permettant un enrôlement en listes électorales tout aussi incontestables.

    6.- C’est pourquoi il est proposé un PACTE DE SALUT NATIONAL qui couvre une période transitoire de gouvernement par consensus. Ce pacte est négocié et conclu entre le pouvoir en place et les forces vives du pays dans un élan de volonté patriotique sincère de salut national.

    7.- Les cérémonies de la signature du pacte de salut national et de la clôture du congrès de la refondation de l'Etat nation du Congo Brazzaville doivent se tenir à Mbé pour conformer spirituellement, historiquement et solenniser la restauration de la souveraineté des peuples parties prenantes du contrat de la Concorde et l'unité nationales sur les lieux même de naissance de leur Etat Nation.

    Votre décision d’ouvrir un débat sur l’opportunité de la réforme de la Constitution ramène donc à l’actualité nos propositions faites il y a 14 ans et vainement relancées par six demandes d’audience à la Présidence de la République demeurées sans suite. Si nous avions été compris et suivis en nos propositions, nous serions cette année, à la fin de la période transitoire.

    A cette présente occasion le CEMERAP se trouve divisé avec 60 % qui estiment que votre initiative est bonne à saisir si elle permet de restaurer la souveraineté des anciens peuples et de refonder l'Etat Nation par une convention de vivre ensemble, alors qu’une forte minorité de 40 % craint que votre initiative ne consiste juste qu'à prolonger la présidentiabilité de Denis Sassou Nguesso.

    Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire ou faire bien mieux que ce qui existe. Il convient de mettre fin à une constitution inapropriée et la remplacer par un Contrat de Concorde nationale, une Convention de «  Vivre Ensemble » négocié et conclu librement entre toutes les composantes ethniques de l’unité nationale.

    C’est mettre le comble à l’irrégularité pour créer la régularité et la normalité de bonnes choses. Pourvu que le Président Sassou, ses compagnons et le PCT veuillent bien se remettre en cause dans un élan patriotique et, comme le proclamerait Behanzin, roi D'Abomey : « si les enfants du royaume venaient par leurs mains rassemblées, boucher les trous de la jarre, le pays serait sauvé ». Le CEMERAP, dans ce cas, est partie prenante à cent pour cent.

    Il s’agit d’extirper de la construction nationale la légitimité du revanchisme ethno géopolitique de tous bords pour faire place à la paix politico civile, à l’intégration humaine nationale, à la fraternité, à la DEMOCRATIE LOYALE, au progrès.

    Il y a bien d’autres choix comme celui que les Congolais et leurs dirigeants se tournent le dos les uns et les autres et regardent chacun dans sa direction avec le risque de rupture et de recours à la violence; comme celui de laisser les choses en l’état avec la même constitution qu’hériterait le successeur de Sassou sans garantie qu’il la reformera alors qu’il aura le pouvoir d’en user légitimement mais peut-être que pire que Sassou, si celui-ci ne défait pas lui-même avec ses moyens (de légitimité d'initiative et de sécurité au regard de la constitution en vigueur) ce qu’il a créé d’inadapté au « Vivre Ensemble 

     

    Mais il s’agit de saisir l’occasion d’amener la conscience de tous à reconnaitre leurs fautes avec amendement, car d’une manière ou d’une autre, chacun a commis fautes ou erreurs dramatiques sur le chantier de la construction nationale, en les rassurant selon ce beau chœur chrétien :

    … «  Il y a une fontaine pleine de sang Pleine de sang, le sang de Jésus-Christ,Où tous les péchés, plongés dans ce sang Perdent leur iniquité ».

    Au sang du Christ s’est ajouté en martyrologe innombrable celui des victimes Congolaises des contentieux politiques consciemment ou inconsciemment répétés. Mais jusques à quand ? Le CEMERAP vous propose que ce soit maintenant le moment et l’occasion d’arrêter ce cycle.

    … « Sinon que celui qui n’a pas péché prenne la pierre et la jette sur le pécheur… ». Et, recours à la violence…Le CEMERAP espère sincèrement et humblement être entendu et suivi en ses propositions qui ne sont que

    Qu’il plaise à tous d’agréer notre patriotique et fraternelle salutation.

    Aimé MATSIKA.

    « « La politique se fait au pays », le nouveau slogan des soumis.Avons-nous compris la leçon? »